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Transition écologique : quels impacts sur le logement ?

Le nombre de passoires thermiques en France est en baisse, conséquence de la politique de transition écologique du gouvernement. Toutefois, les efforts doivent être poursuivis. 

Le ministère de la transition écologique a commandé auprès de de l'ONRE, observatoire national de la rénovation énergétique, un rapport sur l'état du parc immobilier en France en 2024 sous l’angle de la performance énergétique des logements. Cette étude a été publiée en décembre 2024.

Le nombre de passoires thermiques en baisse

La rénovation énergétique reste en effet une priorité du gouvernement. Des mesures ont récemment été prises qui interdisent désormais la location d’un logement classé G par le DPE (depuis le 1er janvier 2025). Cette sanction s’étendra à l’avenir sur les logements classés F (en 2028) puis classés E (en 2034).

Le bilan est donc effectué avant les mesures d’interdiction de location énoncées. La France compte 30,6 millions de logements occupés en tant que résidence principale. 4,2 millions de ces logements (soit 13,7 %) présentent un DPE de classe F ou G ou pire encore une consommation supérieure à 450 kWh/m2. En ajoutant les résidences principales et les logements vacants, le chiffre des passoires thermiques passe à 5,8 millions sur le territoire français.

L’étude estime que le nombre de passoires thermiques dans l’hexagone a baissé d'environ 500.000 unités par rapport à 2023. La réduction constatée est la conséquence, selon l’étude, d’une prise de conscience des propriétaires par rapport au défi de la transition écologique. Des travaux de rénovation énergétique ont pu être mis en œuvre, dictés par la loi Climat et résilience et réalisables grâce aux aides accordées par le gouvernement. Il convient de noter également que la redéfinition du DPE réalisée en juillet 2024 a de son côté retiré environ 120.000 logements du champ des passoires énergétiques.

Toutefois, la majorité des passoires thermiques restent en l’état, les travaux se révélant trop coûteux. L’étude révèle par ailleurs que les mesures d’interdiction des locations de passoires thermiques se révèlent inefficaces lorsque le logement concerné est occupé par son propriétaire, ce qui est le cas de 61% des logements classés F ou G, soit 2,6 millions de logements. 

Les logements de petite surface plus impactés

L’étude de l'ONRE adressé au ministère de la transition écologique indique par ailleurs que le classement en passoire énergétique touche plus souvent les petits logements et les plus anciens. 28% des logements de moins de 30 m² sont classés F ou G, alors qu’on n’en relève que 10% dans les habitats qui ont une surface supérieure à 100 m².

Le rapport souligne que les logements de petite surface sont occupés par des étudiants, des jeunes actifs ou en mobilité, et par des personnes en situation de précarisation. Ainsi conclut le rapport, au-delà de l’enjeu environnemental, la transition écologique pose également un problème au niveau social.

La modification des critères du DPE de juillet 2024 a permis à de nombreux logements de petite taille d'échapper à la classe F ou G, ce qui était l'objectif de cette mesure. Les précédents critères étaient reconnus plus pénalisants pour les logements de petite taille. Les habitats qui ont pu augmenter de quelques classes et échapper à la qualification de passoire thermique est de l'ordre de 20%, soit un logement sur cinq. 

Les logements les plus anciens également impactés

Une autre phénomène relevé dans le rapport de l’ONRE est que les logements anciens sont plus exposés que les récents au classement en tant que passoire énergétique. 29% des logements construits avant 1948 ont un DPE de classe F ou G. Ce taux passe à 20% pour les habitats construits entre 1948 et 1974 puis baisse progressivement pour atteindre 3% pour les constructions de 2013 et après. Les normes du bâtiment, qui évoluent dans le temps et qui tendent vers l’objectif de la transition écologique, influent bien entendu sur ces chiffres.

On observe par ailleurs que le parc locatif social présente un taux de passoires énergétiques (7%) inférieur à celui du parc privé. Les exigences sont en effet plus strictes pour les logements sociaux, lesquels bénéficient de budgets pour les travaux, contrairement aux propriétaires du parc privé. 

Quelles solutions pour l’avenir ?

Si des progrès sont constatés, le rapport précise que des efforts restent à faire, notamment de la part des propriétaires. Le gouvernement doit donc poursuivre sa campagne d’incitation à la rénovation énergétique en proposant des aides conséquentes. Les sanctions ne sont en effet d’aucun effet si le propriétaire n’a pas les moyens d’entreprendre les travaux. Elles ne feront au contraire que le plonger dans une plus grande précarité. 

Dans l’état actuel des choses, le rapport estime que le nombre de passoires énergétiques continuera à baisser jusqu’en 2030. Toutefois, l’État doit poursuivre ses efforts pour inciter le monde immobilier à réussir la transition écologique. 

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Publié le 20/03/2025 (dernière mise à jour: 09 avril 2025 09h 30min 29s)

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