Un enjeu majeur pour les propriétaires bailleurs
Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) sont interdits à la location. Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, oblige de nombreux propriétaires à réaliser d’importants travaux de rénovation. Les logements classés F seront également interdits à la location à partir de 2028. Pour continuer à louer leur bien, les bailleurs doivent donc réagir rapidement.
L’objectif de cette réglementation est clair : réduire la consommation énergétique des bâtiments et lutter contre la précarité énergétique. Elle implique cependant un coût financier non négligeable pour les propriétaires bailleurs. Heureusement, plusieurs aides permettent d’en alléger la charge.
Identifier les travaux prioritaires
Avant d’engager des travaux, un audit énergétique est fortement recommandé, voire obligatoire pour certaines aides. Il permet d’évaluer précisément les performances actuelles du logement et d’identifier les améliorations les plus efficaces.
Isolation des combles, remplacement des menuiseries, ventilation, changement de chauffage : les solutions varient selon les situations. L’objectif est souvent d’atteindre au moins la classe D du DPE. Cela permet de sortir du statut de passoire thermique et de retrouver la possibilité légale de louer le logement.
Certains travaux peuvent également augmenter la valeur du bien ou permettre une revalorisation du loyer (dans les limites de l’encadrement applicable). Ce sont donc des investissements stratégiques autant que réglementaires.
MaPrimeRénov’ : l’aide incontournable
Depuis 2021, MaPrimeRénov’ est ouverte aux propriétaires bailleurs sous certaines conditions. Elle finance une partie des travaux de rénovation énergétique, en fonction des ressources du propriétaire et du gain de performance obtenu. Le montant peut aller jusqu’à 20 000 € par logement sur 5 ans. Un bonus est accordé si le logement sort de la catégorie F ou G après travaux.
Pour y être éligible, le bien doit être loué en tant que résidence principale pendant au moins six ans. Les travaux doivent être réalisés par des entreprises labellisées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Il est possible de cumuler MaPrimeRénov’ avec d’autres aides, comme l’éco-PTZ ou les certificats d’économie d’énergie.
L’éco-PTZ : un prêt complémentaire sans intérêt
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est un dispositif bancaire qui permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans intérêts pour financer des travaux de rénovation. Il est accessible sans conditions de ressources et peut être souscrit en complément de MaPrimeRénov’. Le prêt peut financer un bouquet de travaux (isolation, chauffage, ventilation…) ou une rénovation globale.
La durée maximale du prêt est de 15 à 20 ans selon le montant. Il faut que les travaux soient réalisés par des artisans RGE. Ce dispositif est très utile pour les bailleurs souhaitant répartir l’investissement dans le temps sans alourdir leur endettement.
Certificats d’économie d’énergie et aides locales
Le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) permet d’obtenir des primes versées par les fournisseurs d’énergie. Le montant dépend du type de travaux, de la localisation du bien et du niveau de performance atteint. Ces aides peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros et sont cumulables avec MaPrimeRénov’.
Par ailleurs, certaines collectivités territoriales (régions, départements, communes) proposent des aides locales à la rénovation. Cela peut prendre la forme de subventions directes, de prêts bonifiés ou encore de conseils techniques gratuits. Il est conseillé de consulter le site France Rénov’ pour identifier l’ensemble des dispositifs disponibles localement.
Exemple concret : un T2 classé G à rénover
Prenons l’exemple d’un bailleur possédant un appartement de 45 m² classé G à Limoges. L’audit énergétique recommande une isolation des murs, le remplacement des fenêtres, l’installation d’une pompe à chaleur air-eau, et une ventilation double flux. Le coût total estimé des travaux est de 27 000 €.
Grâce à MaPrimeRénov’ (10 000 €), une prime CEE (3 000 €), et un éco-PTZ de 14 000 €, le reste à charge est réduit à environ 1 000 €. Après travaux, le logement atteint la classe C, permettant au propriétaire de continuer la location légalement. Il bénéficie en plus d’une meilleure attractivité et d’une valorisation à la revente.
Optimiser la rénovation : conseils pratiques
Pour maximiser les aides, il est essentiel de bien planifier les travaux et de se faire accompagner. Le recours à un conseiller France Rénov’ est gratuit et permet d’établir un plan de financement adapté. Il est aussi recommandé de regrouper les interventions en un seul chantier, afin de gagner en efficacité et en cohérence.
En cas de doute sur la faisabilité ou la rentabilité du projet, un simulateur d’aides et de retour sur investissement peut aider à arbitrer les choix. L’objectif n’est pas seulement de se mettre en conformité avec la loi, mais aussi d’améliorer durablement la performance du bien.
Un enjeu patrimonial et fiscal
La rénovation énergétique ne se limite pas à une contrainte réglementaire. Elle s’inscrit dans une stratégie patrimoniale intelligente, en valorisant l’actif immobilier. Un logement bien noté sur le plan énergétique se loue plus facilement, subit moins de vacance, et se revend mieux. De plus, certaines dépenses engagées peuvent être déduites des revenus fonciers dans le cadre du régime réel.
Les bailleurs qui s’y engagent peuvent aussi bénéficier d’un retour d’image positif, notamment en zones tendues ou auprès de locataires sensibles aux questions environnementales. C’est donc une décision gagnante à tous les niveaux.
Sources fiables
- https://france-renov.gouv.fr
- https://www.anah.fr/proprietaires/proprietaires-bailleurs/aides-financieres/ma-prime-renov-bailleurs/
Maillage interne recommandé
- https://www.lebonbail.fr/article/indemnite-occupation-definition-calcul
- https://www.lebonbail.fr/article/hauteur-sous-plafond-normes
Besoin d'un contrat de location ? Démarrer la rédaction
LeBonBail met gratuitement à disposition un outil d’assistance à la rédaction de bail présentant et expliquant l’ensemble des options mises à sa disposition par la loi.