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PTZ 2025 : le prêt à taux zéro élargi, qui peut encore en profiter ?

Publié le 25/09/2025 par Richard Coudraie (dernière mise à jour: 03 octobre 2025 10h 54min 04s)

Le prêt à taux zéro, plus connu sous l’acronyme PTZ, est depuis longtemps l’un des principaux leviers de l’accession à la propriété en France.

Un dispositif repensé pour soutenir l’accession à la propriété

Le prêt à taux zéro, plus connu sous l’acronyme PTZ, est depuis longtemps l’un des principaux leviers de l’accession à la propriété en France. Conçu pour aider les ménages modestes et intermédiaires à financer l’achat de leur résidence principale, il permet de bénéficier d’une partie du financement sans payer d’intérêts. Depuis sa création en 1995, ce dispositif a connu de nombreuses réformes, chacune ajustant ses contours en fonction des priorités politiques et des réalités économiques.


En 2025, le PTZ évolue de manière significative. Le gouvernement a choisi d’élargir son champ d’application afin de soutenir un marché immobilier en difficulté et de répondre aux attentes des primo-accédants, souvent exclus de l’achat par la hausse des prix et des taux d’intérêt. Désormais, le prêt à taux zéro concerne l’ensemble du territoire pour les logements neufs, alors qu’il était auparavant limité à certaines zones dites tendues. Cette extension marque un tournant et ouvre la possibilité d’un recours au PTZ pour des ménages qui en étaient jusque-là privés.

 

Une extension aux logements neufs sur tout le territoire

Jusqu’au 31 mars 2025, le PTZ ne s’appliquait que dans les zones A et B1, c’est-à-dire dans les grandes agglomérations où la demande en logement dépasse largement l’offre. À partir du 1er avril, la réforme a élargi l’accès au dispositif à toutes les communes, y compris celles situées en zones B2 et C, qui regroupent des villes moyennes et des territoires ruraux.


Concrètement, un couple souhaitant acheter une maison neuve dans une petite ville de province peut désormais bénéficier du PTZ, alors qu’il en était exclu jusqu’alors. L’objectif est clair : relancer la construction de logements neufs partout en France et offrir aux familles la possibilité d’accéder à la propriété dans des zones où les prix restent plus abordables. Cette ouverture répond aussi à une volonté d’équilibrer le marché, en évitant que seules les grandes métropoles ne captent les aides publiques.

 

Des conditions de ressources toujours déterminantes

L’élargissement du PTZ ne signifie pas qu’il devient accessible à tous sans distinction. Le dispositif reste réservé aux ménages dont les revenus ne dépassent pas un certain plafond, calculé en fonction de la composition du foyer et de la localisation du bien. Ces plafonds sont révisés chaque année et demeurent un critère central. Ainsi, un couple avec deux enfants vivant en zone rurale n’aura pas le même plafond de revenus qu’un célibataire résidant en région parisienne.


Le revenu fiscal de référence, tel qu’indiqué sur l’avis d’imposition, constitue l’élément de base pour déterminer l’éligibilité. C’est un point essentiel, car il exclut de fait une partie des ménages aux revenus plus confortables, même si ceux-ci peuvent parfois rencontrer des difficultés à acheter dans des zones où les prix sont élevés. Le PTZ reste donc un outil ciblé, pensé pour favoriser l’accès à la propriété des classes moyennes et modestes.

 

Le poids du PTZ dans le financement global

Le prêt à taux zéro ne couvre jamais l’intégralité d’un achat immobilier. Il doit obligatoirement être complété par un prêt bancaire classique ou d’autres financements. En 2025, le montant du PTZ peut représenter entre 20 et 50 % du coût total de l’opération pour un logement neuf collectif, et entre 10 et 30 % pour une maison individuelle neuve. L’importance de cette quotité dépend directement des revenus du ménage : plus ceux-ci sont modestes, plus la part du PTZ est élevée.


Ce mécanisme permet d’alléger considérablement le coût total du crédit. Non seulement l’emprunteur ne paie pas d’intérêts sur la part financée par le PTZ, mais il bénéficie également d’un différé de remboursement, souvent de plusieurs années. Ce différé lui laisse le temps de stabiliser sa situation financière avant de commencer à rembourser le prêt sans intérêt, ce qui constitue un avantage décisif pour de nombreux primo-accédants.

 

Des contraintes à respecter pour bénéficier du dispositif

Si le PTZ est attractif, il s’accompagne aussi de règles strictes. Le logement acheté doit impérativement devenir la résidence principale de l’emprunteur, dans un délai maximal d’un an après l’achat ou la fin des travaux. La durée de remboursement, qui peut aller jusqu’à 25 ans, dépend du niveau de revenus et de la zone d’achat. En cas de revente anticipée ou de mise en location du bien avant un certain délai, des sanctions peuvent s’appliquer, notamment l’obligation de rembourser immédiatement le capital restant dû.


Ces contraintes visent à éviter les détournements du dispositif et à garantir que le PTZ serve bien à son objectif premier : favoriser l’accession à la propriété pour l’usage d’habitation principale, et non pour la spéculation immobilière.

 

 

Un levier pour relancer le marché immobilier neuf

L’extension du PTZ en 2025 n’est pas un hasard. Elle intervient dans un contexte où le marché immobilier traverse une crise profonde. La hausse des taux d’intérêt depuis 2022 a considérablement réduit la capacité d’emprunt des ménages. Les ventes de logements neufs ont chuté de près de 40 % en deux ans, entraînant des difficultés majeures pour les promoteurs et une baisse inquiétante des mises en chantier.


En élargissant le PTZ, le gouvernement espère stimuler la demande et inciter de nouveaux acheteurs à franchir le pas. Cette mesure pourrait redonner un peu d’air au secteur du bâtiment, qui représente un poids économique et social majeur en France. Les promoteurs immobiliers voient dans cette réforme un signal positif, même si certains estiment qu’elle reste insuffisante face à l’ampleur de la crise.


Des effets attendus mais aussi des limites

Si le PTZ repensé peut aider de nombreux ménages, il ne règle pas tous les problèmes. D’abord, il ne concerne que l’achat dans le neuf, alors que le marché de l’ancien reste dominant en France. Ensuite, le montant total de l’opération doit toujours être financé en partie par un prêt bancaire classique. Or, malgré une légère détente, les taux d’intérêt restent élevés par rapport à ceux d’il y a cinq ans, ce qui continue de limiter la capacité d’achat.


Par ailleurs, certains experts redoutent que l’extension du PTZ entraîne une hausse artificielle des prix dans certaines zones, les promoteurs intégrant l’aide dans leurs tarifs. Le risque est que l’avantage du PTZ soit en partie absorbé par le marché, au détriment des acquéreurs. Enfin, il faut rappeler que le dispositif a une durée limitée : il est prévu jusqu’au 31 décembre 2027, ce qui laisse un horizon de trois ans pour en profiter, mais sans garantie de reconduction ensuite.

 

Le PTZ version 2025 constitue une avancée majeure pour l’accession à la propriété, notamment pour les ménages situés dans des territoires jusque-là exclus du dispositif. En permettant d’alléger la charge d’emprunt et en offrant un différé de remboursement, il peut jouer un rôle décisif pour des milliers de primo-accédants. Toutefois, son efficacité réelle dépendra de l’évolution des taux d’intérêt, de la capacité des banques à accompagner les ménages et de la réaction du marché de la construction.


Pour les candidats à l’achat, il est essentiel de se renseigner précisément sur les plafonds de ressources, de calculer leur capacité d’emprunt et d’anticiper les contraintes liées à l’usage du logement. Le PTZ reste un outil précieux, mais il doit être utilisé dans une stratégie financière globale et prudente. En 2025, il ouvre des portes, mais il ne les franchira pas à la place des acquéreurs.

 

 

Sources

  • Service-public.fr, « Actualisation du prêt à taux zéro au 1er avril 2025 »
  • Economie.gouv.fr, « Prêt à taux zéro (PTZ) : tout savoir » (2025)
  • Les Échos, « PTZ : le gouvernement élargit le dispositif pour relancer le neuf » (mars 2025)
  • Le Monde, « Crédit immobilier : le prêt à taux zéro repensé » (avril 2025)

 

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Publié le 25/09/2025 (dernière mise à jour: 03 octobre 2025 10h 54min 04s)

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