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DPE : comment vérifier que ce n’est pas un faux ? Les méthodes fiables pour éviter la fraude en 2025

Publié le 25/11/2025 par Richard Coudraie (dernière mise à jour: 28 novembre 2025 10h 32min 57s)

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un pivot du marché immobilier. En2025, sa fiabilité conditionne non seulement la valeur d’un bien, mais aussi son droit à la location, surtout depuis l’interdiction progressive des passoires thermiques. Conséquence directe : les faux DPE ou les diagnostics de complaisance se multiplient.


Entre documents falsifiés, évaluations trop flatteuses ou diagnostiqueurs non certifiés, le risque est réel. Et les conséquences financières peuvent être lourdes : prix d’achat surévalué, travaux imprévus, interdiction de louer,voire litiges judiciaires.


Pour éviter ces écueils, il est essentiel de savoir reconnaître un faux DPE. Voici les points de contrôle les plus fiables pour authentifier un diagnostic énergétique et détecter les tentatives de fraude.


Pourquoi les faux DPE explosent en 2025 ?

La pression réglementaire joue un rôle clé. De nombreux propriétaires tentent de rehausser artificiellement leur classe énergétique pour éviter une décote, échapper à l’interdiction de louer ou rassurer un futur acheteur.

En parallèle, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme du mode de calcul du DPE, créant une période d’incertitude sur les futures classifications. Certaines fraudes consistent déjà à produire des DPE altérés ou antidatés.

Enfin, l’opposabilité du DPE — c’est-à-dire la possibilité de tenir juridiquement le diagnostiqueur ou le vendeur pour responsables — a entraîné une explosion des litiges. Les tribunaux ont rendu des décisions allant jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros d’indemnisation, preuve que la fraude n’est pas marginale.


Comment vérifier qu’un DPE n’est pas un faux ?

Vérifier le numéro ADEME : le premier test de fiabilité

Tout DPE authentique comporte un numéro ADEME composé de 13 caractères. C’est la preuve que le document a bien été transmis à l’Observatoire national du DPE.


Pour vérifier ce numéro, il suffit de le saisir dans la base officielle du gouvernement disponible sur
https://observatoire-dpe-audit.ademe.fr/accueil, la fiche du logement apparaît automatiquement, l’adresse, la date du diagnostic et la classe énergétique doivent correspondre exactement au document remis.

Si le numéro est introuvable, incohérent ou absent, il y a un problème majeur. Il s’agit du signal le plus fiable pour repérer un faux DPE.
En 2025 et 2026, un QR code officiel sera progressivement ajouté aux diagnostics pour limiter encore les falsifications.


Vérifier la certification du diagnostiqueur : un passage indispensable

Un faux DPE peut provenir d’un diagnostiqueur non certifié ou sanctionné.
Un diagnostiqueur authentique doit pouvoir présenter :
- une certification valide ;
- un numéro d’assurance responsabilité civile ;
- un certificat comportant un QR code ;
- des dates de validité à jour.

Ces informations doivent aussi être visibles sur le DPE.
En cas de doute, un contrôle rapide sur le registre national permet de confirmer si le diagnostiqueur est :
- actif,
- suspendu,
- ou radié.
Un diagnostiqueur non certifié rend le DPE automatiquement caduc.


Vérifier la date du diagnostic et sa validité

Les règles de validité ont été profondément modifiées depuis la réforme de 2021.
Pour être valide en 2025, un DPE doit respecter ces seuils :
- diagnostic avant 2018 : plus valable ;
- diagnostic entre 2018 et juin 2021 : plus valable depuis 2024 ;
- diagnostic après juillet 2021 : valable 10 ans.
Un DPE périmé peut parfois être présenté comme valide, ce qui fausse complètement une transaction.
Si le document est antérieur à 2021, il est presque toujours invalide.


Vérifier la cohérence technique du rapport

Un DPE frauduleux se repère souvent à des incohérences factuelles.
Exemples typiques :
- logement très ancien annoncé en classe B ou C ;
- menuiseries, isolation ou chauffage décrits de manière approximative ;
- caractéristiques du logement incompatibles avec la note finale ;
- estimation des consommations irréaliste (ex : 1 000 € affichés pour un logement dont les précédents locataires payaient 2 500 €).
Il faut aussi vérifier que le diagnostiqueur a réellement visité le logement.Un DPE réalisé sans visite est considéré comme invalide, même si tout le reste semble en ordre.


Analyser les signes matériels de falsification

Certains faux DPE sont grossiers. D’autres sont très bien imités.
Voici les signaux les plus fréquents :
- absence de numéro ADEME ;
- QR code qui renvoie à une page inexistante ;
- document sans signature ou sans cachet ;
- typographies ou mises en page incohérentes avec les modèles officiels ;
- erreurs de syntaxe ou de traduction (fréquentes dans les faux générés automatiquement) ;
- photos génériques ou récupérées sur Internet ;
- mention « DPE en cours » alors que le bien est en vente depuis des semaines.
Un document « trop beau pour être vrai » doit aussi éveiller les soupçons : un logement clairement énergivore affiché en classe D ou C est rarement crédible.


Que faire si le DPE semble faux ou douteux ?

Demander une contre-expertise

C’est la solution la plus fiable. Un second diagnostiqueur certifié peut confirmer ou contredire le premier rapport.
Si le second DPE donne une classe largement différente, il existe un problème sérieux.


Contacter le vendeur ou le bailleur

Avant d’aller plus loin, il peut être utile de demander des explications ou un nouveau diagnostic. Certains faux DPE proviennent d’erreurs involontaires, notamment lors du téléchargement ou de la transmission du rapport.


Engager la responsabilité du diagnostiqueur

Le DPE étant opposable, un diagnostiqueur fautif peut être contraint d’indemniser l’acheteur ou le locataire.
Plusieurs décisions ont ordonné des réparations allant de 20 000 à plus de 50000 €.


Signaler la fraude

Une suspicion sérieuse peut être transmise à :
- la DGCCRF,
- l’organisme certificateur,
- ou l’administration locale.
Les contrôles se sont intensifiés depuis 2024 et le gouvernement a annoncé des sanctions renforcées.


L’importance de vérifier un DPE en 2025

Les obligations liées aux passoires thermiques, les nouvelles règles de location,la surveillance renforcée des notaires et des agences, et la réforme du calcul énergétique prévue en 2026 créent un contexte où un faux DPE peut coûter très cher.

Pour un acheteur, c’est un risque financier majeur.
Pour un locataire, c’est un risque de vivre dans un logement très énergivore.
Pour un bailleur, un faux DPE peut mener à des litiges, à l’interdiction de louer ou à des sanctions.

Face à ces enjeux, savoir vérifier un DPE, repérer une fraude et exiger un diagnostic authentique est devenu une compétence essentielle dans toute transaction immobilière.

 

Comment éviter un faux DPE ?

Pour réduire les risques :
- vérifier systématiquement le numéro ADEME ;
- vérifier la certification du diagnostiqueur ;
- analyser la cohérence du rapport ;
- exiger un DPE conforme à la réglementation ;
- demander une contre-expertise en cas de doute.
Dans un marché où la performance énergétique influence fortement le prix, la décote et la capacité de louer, se protéger des faux DPE n’est pas seulement une précaution : c’est une nécessité.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 25/11/2025 (dernière mise à jour: 28 novembre 2025 10h 32min 57s)

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