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Annuler un préavis de départ : est-ce légal ? Dans quelles conditions en 2025 ?

Publié le 20/11/2025 par Richard Coudraie (dernière mise à jour: 25 novembre 2025 13h 26min 51s)

Il arrive qu’un locataire ayant donné congé à son bailleur change finalement d’avis et souhaite rester dans le logement. Cette situation, loin d’être marginale, pose une question essentielle : un préavis de départ peut-il être annulé ? La loi, les usages et la jurisprudence apportent des réponses assez claires. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, le locataire ne dispose d'aucun droit automatique de rétractation.

Le préavis : un acte juridique qui produit immédiatement effet

Lorsque le locataire remet sa lettre de congé au bailleur, la rupture du bail est enclenchée pour la date prévue. Le bailleur peut lancer immédiatement les démarches de relocation : mise en ligne d’une annonce, visites, collectes de dossiers, voire signature d’un nouveau bail. Une fois réceptionné, le congé ne peut pas être retiré sans l’accord du bailleur. La loi de 1989, qui régit les baux d’habitation, ne prévoit aucun droit de rétractation du locataire.

Pourquoi l'annulation n’est pas automatique

Annuler un préavis peut sembler anodin, mais pour le bailleur, les conséquences peuvent être importantes. S’il a déjà trouvé un nouveau locataire, engagé des travaux ou programmé des visites, l’annulation devient problématique. Légalement, il n’a aucune obligation d’accepter le retrait du préavis, même si le locataire formule une demande immédiatement après l’envoi.

Le congé s’analyse comme un acte unilatéral qui modifie irrémédiablement la relation contractuelle : à la date prévue, le bail cesse. Tout revirement nécessite donc une décision expresse du bailleur.

Dans quels cas un préavis peut-il être annulé ?

Accord écrit du bailleur

Le seul moyen d’annuler un préavis est d’obtenir un accord écrit du bailleur. Cet accord doit être clair, daté et idéalement conservé dans le dossier locatif. Un bailleur peut accepter pour des raisons pratiques : locataire fiable, économie de démarches, situation personnelle jugée légitime.

Absence d'engagements déjà pris

Plus le bailleur a avancé dans les démarches de relocation, moins l’annulation est probable. S’il n’a encore rien engagé, accepter peut paraître simple. En revanche, si un nouveau locataire s’est déjà positionné, la réponse est presque toujours négative.

Prolongation ou modification du préavis

Dans certains cas, le bailleur peut proposer une alternative raisonnable : non pas annuler le préavis, mais en décaler la date ou prolonger temporairement la location. Cela permet d’éviter une rupture brutale tout en conservant de la visibilité.

Conséquences pour le locataire et le bailleur

Pour le locataire

Si l'annulation est refusée, la lettre de congé reste pleinement valable. Le locataire doit payer le loyer et les charges jusqu’à la fin du préavis et quitter le logement. S’il tentait de rester sans accord, il s’exposerait à une procédure d’expulsion. Si l’annulation est acceptée, le bail peut se poursuivre aux mêmes conditions, ou à de nouvelles si le bailleur l'impose par un avenant ou un nouveau contrat.

Pour le bailleur

Accepter l’annulation peut avoir des avantages : éviter une vacance locative, conserver un locataire fiable, simplifier la gestion. Mais cela peut aussi entraîner un retour en arrière coûteux, notamment si des frais ou des engagements ont déjà été engagés. Dans tous les cas, un écrit est indispensable pour éviter tout malentendu.

Cas pratiques et situations fréquentes

Il arrive qu’un bailleur accepte l’annulation mais propose un nouveau bail avec un loyer actualisé. Le locataire peut refuser, auquel cas le congé initial reprend effet. Dans les logements sociaux, l’annulation est presque toujours impossible : les organismes s’appuient sur des listes d’attribution et des procédures strictes.

Dans certains cas, notamment en zone tendue, la jurisprudence a rappelé que le bailleur n’a aucune obligation d’accepter, même si le locataire revient rapidement sur sa décision.

Bonnes pratiques pour sécuriser la situation

Pour le bailleur

Formaliser toute acceptation d’annulation ou de modification dans un document écrit. Indiquer précisément la date du congé initial, la décision de l’annuler, et les conditions de poursuite du bail. S’il a déjà engagé des frais (annonce, diagnostics, déplacements), il peut les facturer au locataire avec son accord.

Pour le locataire

Agir rapidement dès qu’il souhaite revenir sur son préavis. Formuler la demande par courrier recommandé ou e-mail formalisé. Proposer, si besoin, une modification de date qui laisse une marge au bailleur. Ne jamais présumer qu’un retour en arrière est possible sans validation explicite.


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Publié le 20/11/2025 (dernière mise à jour: 25 novembre 2025 13h 26min 51s)

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